Paul Vandenplas - Gerd H. Wolf
50 ans de fusion nucléaire contrôlée dans l'Union Européenne
Référence 4 Version 1 Date 23/12/2011
Résumé

Le présent article est la version actualisée de l'article original paru dans Europhysics (39/2, 2008). La déclassification en 1957 des recherches en fusion nucléaire contrôlée a immédiatement donné naissance au programme fusion d'Euratom qui a bientôt réuni la totalité des recherches effectuées dans l'UE. Les différents concepts de confinement d'un plasma (gaz ionisé) dense et très chaud ont été étudiés sur une série de machines et une sélection naturelle s'est opérée de telle manière que le confinement torique dans un « pneu » de plasma magnétisé a émergé, surtout dans sa version axisymétrique (tokamak) et également en partie dans sa version non-axisymétrique (stellarateur). Le lecteur non scientifique pourra parcourir rapidement cette partie pour en arriver à la fin des années 1970 où sont décidées les constructions de trois grands tokamaks, un européen, le Joint European Torus (JET) aux performances inégalées, un américain (TFTR) et un japonais (JT 60). Les progrès très considérables des performances ont conduit en 1985 à l'initiative russo-américaine-européenne d'étudier la construction d'un réacteur expérimental de fusion international (ITER) dont le traité de construction sur le site européen de Cadarache (France) a été signé en 2006 par 7 partenaires (Europe, Chine, Corée du Sud, Inde, Japon, Russie et USA) représentant plus de la moitié de l'humanité avec une participation financière de 45,4% pour l'UE et 9,1% pour chaque autre partenaire.

ITER, avec une température de 150 millions de degrés et un facteur multiplicateur d'énergie de 10 pendant 400 secondes, est un jalon essentiel sur la route complexe qui mène à la réalisation commerciale de la fusion contrôlée.

La fusion nucléaire est la seule source d'énergie autre que le soleil dont les combustibles (deutérium et lithium) sont pratiquement inépuisables et répartis de manière homogène sur la planète. Elle peut donc assurer à l'humanité un approvisionnement énergétique sûr, durable, favorable à l'environnement et sans implications géostratégiques.